Activité réduite sur le front des "Soucoupes Pour la première fois depuls longtemps, nous n'avons eu à al- gnaler, hier, aucune apparition d'engins étranges dans le ciel de Picardie. Les Martiens se lasse- raient-ils d'observer notre monde ou bien les Terriens. a'habitue- ralent-ils finalement aux visions fantasmagoriques qui leur sont si largement dispensées ? Le courrier que nous avons reçu au cours des dernières vingt-quatre heures n'apporte guère de témoi- gnages nouveaux, hormis ceux de quelques Amiénols qui auraient distingué quelque chose dans le elel, hier, wrz 14 heures « au-des- sus de la Cathédrale ». PR ■ A Monsboubert, avant-hier soir, vers 20 h. 40, M. Paul Coulombel, cultivateur. ex-pilote de l'aviation. civile et M. Fernand Poirel, garde- champêtre, ont pu contempler une sorte de boule lumineuse sulvie d'une tralnée d'étincelies multico- lores, qui se déplaçalt du Sud- Quest au Nord-Est. Nous avons reçu encore la con- firmation d'un phénomène d'appa- rence naturelle dont nous avons élé nous-même témoins, lundi dernier, vers 21 heures. Des habitants d'Eramecourt et d'Ercheu, ont vu, en effet, comme nous, et aussi deux instituteurs d'Amiens, un aveuglant aérolithe qui éclalra violemment le ciel nocturne durant quelques trop brèves secondes. D'autres lecteurs, que nous re mercions ici, nous transmettent leurs opinions personnelles sur les problèmes astronomiques en géné- ral et les hypothèses parfois ca- tégoriques qu'ils croient devoir tirer des évolutions d'engins Incon- nus ou indéterminés. - - Nous nous permettrons de leur donner un conseil. Celui de demeu- rer prudemment, pour l'heure, dans la dubitation, et se conformer, en cela, à l'attitude adoptée, par les plus distinguées somnités de ce temps. N'est-ce point, au reste, la mar- que des savants réels, cette incerti- tude perpétuelle née de la relative petitesse de la science acquise de- vant l'immense inconnue des pro- blèmes non résolus ? Soyons sages et n'anticipons pas. Surtout, gardons-nous des spécula- tions hasardeuses, dans un sens comme dans l'autre et bornons- nous à constater ce que nous croyons voir, en attendant la ré- vélation qui se manifestera (peut- étre) un jour ou l'autre.