AITS DIVERS ÉMOTION EN MINERVOIS L'OVNI n'était qu'un rocher dynamité ! L ES habitants de Minerve et des environs se souviendront longtemps des 14 et 15 mai 1992! Ce havre de paix où la nature exprime à la fois toute sa rudesse et son charme a vécu une drôle d'histoire, qui aurait pu avoir des conséquences graves d'ailleurs. Tout commence jeudi 14 mai au soir, alors que les habitants de Minerve cherchaient un sommeil que jamais ils ne trouvèrent, et pour cause! Vers 23 h, un énorme « bang », semblable au bruit d'un avion franchissant le mur du son, brise le silence de la nuit. Aussitôt, les témoins auditifs sortent et aperçoivent vers la vallée de Briand, une grande lumière blanche et quelques filaments verts dans le ciel du Minervois. Le halo illumine tout le gouffre. Pas de doute pour les témoins devenus oculaires, il s'agit d'un OVNI. Plusieurs appels parviennent à la gendarmerie d'Olonzac, qui procède immédiatement à la première des vérifications en pareil cas, en contactant les contrôleurs aériens pour localiser un éventuel crash. Aucun avion n'ayant été signalé dans la zone, les forces de l'ordre se rendent sur place. Au fil des heures, du renfort appuie la B.T. d'Olonzac : le PSIG, l'unité spéciale et la B.R. de la gendarmerie de Béziers sont dépêchés sur place. Interrompues à 4h, les recherches reprennent dès 7 h avec l'appoint d'un hélicoptère de la gendarmerie qui effectue de nombreux vols de reconnaissance au-dessus du lieu présumé de l'observation. Les témoignages sont parallèlement recueillis au sol, à Minerve. Et au bout d'un énième survol, l'hélicoptère repère un bloc de roche tombé au bas du gouffre, vers 11h. Un gendarme est hélitreuillé et découvre également un fil électrique. Le mystère se dévoile... En fait d'OVNI, la lueur provenait d'une explosion! Des << ter- riens » inconscients avaient dynamité un bout de rocher dans la nuit... Au risque, soit dit en passant, de blesser ou tuer quelqu'un, des campeurs s'installant au fond du gouffre assez fréquemment. L'enquête suivra bien sûr son cours. Un cours tranquille repris depuis par Minerve, qui a vécu vendredi au rythme des recherches des gendarmes. Ce qui faisait dire à des observateurs : « On aurait dit un tournage de film!». Des touristes étrangers n'ont d'ailleurs pas hésité à fixer des bribes de journée sur pellicule ou sur 8 mm.... Pour 24 heures, les Cathares n'avaient plus le premier rôle ! Reste une question: pourquoi dynamiter la roche dans un lieu sculpté par les siècles? L'INDEPENDANT 17/5/92