INSOLITE L'Est Republicain 26 Novembre 1990 Chasseur d'OVNI: un hobby sidéral et... sidérant Depuis 15 ans, Robert Fischer enquête et recueille des témoignages au sein du groupe ufologique de Nancy. Périodiquement, le syndrome des petits hommes verts fait son apparition. C'était le cas il y a une dizaine de jours encore à propos de mystérieuses lumiè- res observées dans le ciel. On sait au- jourd'hui qu'il ne s'a- gissait que du résultat de la combustion d'une fusée rentrant dans l'atmosphère. Ballon-sonde planètes... et champignons L'explication n'a pas totalement convaincu Robert Fischer, un fonctionnaire des Télé- com qui traque les OVNI depuis 1975 au sein du groupe privé ufologique de Nancy. «Des témoignages re- cueillis à Sarregue- mines laissent à penser qu'il y avait autre cho- se, en plus des restes de la fusée ». Propos d'irréductible naïf trop porté sur la science fiction? Robert Fischer sans défend. << Pour moi, il n'est pas question de croire ou de ne pas croire aux OV- NI. Ce n'est pas une question de croyance et de religion. Notre dé- marche, c'est d'essayer de comprendre. Je n'ai pas d'opinion précon- çue tant qu'une preuve formelle n'est pas ap- portée ». Cette preuve se tein- te souvent de décep- tion. << Face à une ob- servation, nous avons systématiquement une position de doute. C'est pour cela que nous nous livrons à un tra- vail minutieux d'en- quête auprès des servi- ces météo, de l'aviation civile, de l'armée ou des astronomes. Ce que beaucoup prennent pour des OVNI n'est souvent qu'un ballon sonde, une planète ou un avion. On s'est mê- me rendu compte que des champignons étaient à l'origine de marques mystérieuses sur le sol prises pour la trace d'un atterrissa- ge! ». Rencontre du troisième type Selon Robert Fis- cher, il ne reste plus au bout du compte que 10 à 15% d'observations inexpliquées. A l'hori- zon de 6 ans, la moitié d'entre-elles seront so- lutionnées. Les 5% ré- sistant à toute analyse rationnelle sont celles qui intéressent les ufo- logues. Ce sont elles qui conduisent Robert Fis- cher à ne jamais se dé- placer sans un appareil photo et un magnéto- phone. Au cas où! Ce sont elles aussi qui l'en- traînent dans de nom- Robert Fischer échange ses informations avec d'autres groupements ufologiques par breux déplacements pour aller recueillir in- dices et témoignages ou encore à monter des planques en pleine na- ture après qu'un habi- tant de la région ait af- firmé avoir rencontré un être curieux venu d'ailleurs! De quoi faire crier au fou les sceptiques! Ro- l'intermédiaire d'un serveur Minitel bert Fischer n'en a cu- re. «J'ai du mal à croire que les 20 millions de témoignages recueillis depuis des dizaines d'années étaient tous le fruit d'hallucinations ou de canulars ». Entre ses dossiers, le serveur Minitel qui permet aux différents groupements d'échan- ger leurs informations, il poursuit sa quête. Avec le rêve secret d'ê- tre un jour le témoin di- rect d'une manifes- tation extraterrestre. Et pourquoi pas l'ac- teur principal d'une rencontre du troisième type qui, cette fois, ne serait pas du cinéma ! Bruno SUSSET