Il y a quarante ans : les O.V.N.I. entraient dans l'Histoire Ce 7 janvier 1948, un pilote de l'armée de l'air américaine ignore encore que, loin, là-haut dans le ciel, le destin lui a donné un mystérieux et tragique ren- dez-vous... Le capitaine Thomas Mantell est à bord de son « Mustang F-51 », accompagné de deux au- tres chasseurs du même type. Ils effectuent des exercices d'entraînement, non loin de leur base de Godman, au Kentucky. Rompant la monotonie de leurs manoeuvres, leur radio crépite : on leur signale qu'au sol, dans la ville voisine, puis de la base même, un étrange objet volant a été décelé, mettant en émoi une partie de la population. Ils reçoi- vent l'ordre de se dérouter et de foncer droit sur les lieux où il a été repéré. Mantell, qui pilote le chasseur de tête, s'exécute et ses yeux, comme ceux de ses compagnons, fouillent le ciel. Il a quelque peu décroché ses équipiers et c'est lui qui annon- ce bientôt : «Je vois quelque chose de- HA! vant moi, au-dessus; je gri pe... ne? Que voyez-vous capitai- «ll» a l'air métallique et il est énorme !... Un silence pesant puis Man- tell, haletant, reprend : Je suis juste au-dessous de lui; je gagne sur lui. Je mon- te jusqu'à 20 000 pieds... ». On ne devait plus jamais en- tendre la voix du capitaine. En fin de journée, on repère l'épave d'un avion « Mustang », à plus de 100 kilomètres de la base de Godman, avec à l'intérieur le corps sans vie de Thomas Man- tell. La presse, l'opinion publi- que américaine s'en persuadent rapidement il a été abattu par un «O.V.N.I. », un de ces Objets volants non identifiés que l'on appelle alors communément « soucoupes volantes ».... Il faut dire que les Améri- cains ont pas mal de raisons de s'inquiéter de ce qui se passe au-dessus de leur tête. L'année DuBouillons précédente, de curieuses et nombreuses observations ont été enregistrées. Le 24 juin 1947, Kenneth Arnold survole à bord de son appareil personnel la chaîne des Cascades, dans l'Etat de Washington. Il recherche un appareil «C-46»> perdu corps et bien dans cette région et sa dé. couverte peut valoir à cet hom me d'affaires avisé une récom- pense de 5 000 dollars. Il sera mieux payé encore de ses ef. forts. L'Amérique soudain jalonnée d'apparition mystérieuse En apercevant non pas une épave, mais soudainement neuf objets très brillants, « comme des soucoupes qui sautaient sur l'eau », virevoltant devant le nez de son avion, s'esquivant entre les pics pour disparaître en un rien de temps. Son récit, celui d'un homme apparemment se- rieux, inspire à un journaliste IL FAUT ALERTER LES AUTORITES l'expression de « soucoupes vo- lantes » qui va faire fureur. D'autant que les Etats-Unis paraissent subir une véritable in- vasion. Le 28 juin, au-dessus du lac Meade, dans le Nevada, le pi- lote d'un «F-51 » « rencontre >> cinq ou six corps étranges, de forme circulaire, évoluant à une vitesse fantastique. Le même jour, des officiers de la base aé- rienne Maxwell, en Alabama, observent le ballet ahurissant d'une forme lumineuse qui ne peut être un engin classique. Quelques jours passent et l'é- quipage d'un « DC-3» commer- cial déclare s'être trouvé en compagnie de deux flotilles de « soucoupes volantes », de cinq unités d'abord, de quatre ensui- te, qui sont restées à proximité pendant près d'une heure. L'été américain est jalonné de ces ap- paritions mystérieuses. Chose plus grave, un centre d'essais secret de l'armée, dans le désert de Mojave, en Califor- nie, est «< visité ». Des officiers, non suspects de fantaisies, té- moignent. Un pilote d'avion à réaction a même tenté d'inter- cepter un objet plat réfléchis- sant » qu'il ne put, au risque de perdre le contrôle de son appa- reil, qu'approcher furtivement. Chez les civils, mêmes constata- tions, avec plus d'affolement. Je n'en crois pas mes yeux, re late à ses collègues, qui l'accu- sent de forcer sur la bouteille, un agent de police de Portland, en Oregon. Les pigeons autour de moi se sont effrayés. J'ai levé la tête et vu cinq disques énor- mes; deux allaient au Sud, trois autres vers l'Est, à une vitesse incroyable ». Les moqueurs fi- nissent par se taire car des té- moins racontent la même chose que ce brave fonctionnaire. On se souvient, bien sûr, de vieux récits, de celui de ce fer- mier texan, en janvier 1878, qui, largement publié dans le « Daily News », avait révélé d'étranges manifestations dans le ciel amé- ricain. Mais maintenant, quelle avalanche ! Du coup, les rapports, les dossiers, comportant tous une série de «visions » analogues à celles que nous venons de con- ter, s'amoncellent sur les bu- reaux de l'« Air Technical Intelli- gence Center » (I'A.T.I.C.), les services de renseignements de I'U.S. Air Force. Ils ont mis, à défaut d'explications crédibles, un nom sur ces énigmes : « U.F.O. » (« Unidentified Flying Object »), qui se traduira plus tard en France par « O.V.N.I. >>. Un spectacle à vous couper le souffle En France où l'on voit aussi des choses peu banales en ce mois de juillet 1947. Près de Rouen, une femme qui circulait à vélo a été témoin d'un specta- cle à vous couper le souffle: la découverte, en rase campagne, d'un engin ovale, de 3 mètres de long environ, autour duquel gra- vitent deux « petits êtres » gris, n'ayant qu'une vague forme hu- maine, dont la taille n'atteint pas le mètre. Qui s'engouffrent dans leur appareil dès qu'ils se voient observés et disparaissent avec lui à la vitesse de l'éclair... Excès d'imagination, affabu- lation? Rien n'est moins sûr... Même si, aux Etats-Unis, la psychose qui gagne encourage les mystifications. En juillet tou- jours, «l'affaire de l'île Maury», située à 5 kilomètres du port de Tacoma, l'illustre bien. Des dé- bris de « soucoupes volantes >>, prétendument récupérés par des policiers en patrouille - qui avaient vu une soucoupe en dif- ficulté sont présentés à deux enquêteurs militaires, les offi- ciers Dawidson et Brown. Qui n'attachent guère d'importance à cette « découverte » mais dont l'avion, au retour, s'écrase de fa- çon suspecte, les entraînant dans la mort. Dès lors, les pas- sions se déchaînent, les com- mentaires les plus fantaisistes se répandent. Pourtant, les dé- bris n'avaient rien d'extraterres- tre et l'accident d'avion était malheureusement bien un acci- dent. Tout ce remue-menage finit par alerter le gouvernement et le 30 décembre 1947, le secrétaire d'Etat à la Défense, Forrestal, instaure une commission d'en- quête chargée des « U.F.O.S. ». Le whisky et les Anglais responsables On commence à émettre, dans certains milieux, des hypothèses plus réfléchies, notamment lors- que survient le drame du capi- taine Mantell. Et si celui-ci avait en fait donné la chasse à ce nou- veau modèle de ballon atmos- phérique appelé « Skyhook », peu connu à l'époque, même des militaires? Et plutôt que d'a- voir été descendu par un O.V.N.I., son « Mustang » dé- passant l'altitude critique de 15 000 pieds, n'a-t-il pas été vic- time d'une perte de conscience, faute d'oxygène ? La C.I.A. est, de son côté, en- trée en lice. Pour conclure, après étude des dossiers, que les « soucoupes volantes »> ne pouvaient être des engins de conception terrestre mais ne pouvaient pas être non plus, comme on l'a prétendu, des ar- mes secrètes soviétiques. Ces Soviétiques qui, par ail- leurs, se gaussent de ces histoi- res. A l'instar de Gromyko qui, en pleine assemblée à l'ONU, va dire « On peut rendre les Anglais responsables des sou- coupes ils exportent trop de whisky en Amérique !... ». Mais quelques années plus tard, les scientifiques soviéti- ques, malgré les interdictions officielles touchant les publica- tions sur les O.V.N.I., se ren- dront aux mêmes évidences que les Occidentaux. Si l'on peut dire car, finalement, depuis qua- rante ans, de multitudes d'« ob- jets » et autres «soucoupes >> ont été observés partout, sans li- vrer leur secret. Qui peut nous certifier, après tout, que ce 7 janvier 1948, le ca- pitaine Mantell, autour duquel s'est développée tant de littéra- ture, n'a pas été la victime d'une force extraterrestre ? A GÉRARD CHAUVY UN MARTIEN LA TERRE EST EN DANGER મુ Ces depictes (Derniérobage) J. 7 Janvier 1988 DuBouillon