Vol d'OVNI au-dessus de l'Europe Vers 7 heures 30 hier matin des centaines d'Européens ont vu, « dix à quinze points lumineux » comme à Pa- ris, une «boule de feu », comme aux Pays-Bas, une «fusée lumineuse >> comme en Belgique ou une « grappe de cinq à six lumières vertes » comme au Luxembourg. Objet volant non identifié (OVNI), l'origine de la formation lumineuse restait mystérieuse après consultation des observatoires et des responsables du contrôle de l'espace aérien des pays traversés. Du côté de l'aviation civile et des militaires, aucun indice : les radars étaient restés aveugles et à Paris, aucun survol «en formation » de la ville n'était prévu. De toute manière, un objet simulta- nément aperçu à Amsterdam et à Paris à Amsterdam et à Paris - si c'était le même - devait être bien haut, au-dessus de la zone balayée par les radars destinés aux avions: entre 80 et 120 km selon un spécialiste du Centre national d'études spatiales (CNES). « Superbe » selon certains témoigna- ges, suivi de « flammes vertes » ou de « sillages argentés » et se dirigeant du nord-est vers le sud-ouest selon le N° 4 0 0 ON VOUS AIT LE COUP DES 400 COÛTS MAISON FRANCAISE UN NUMERO EXCEPTIONNEL CHEZ VOTRE MARCHAND DE JOURNAUX 24 Septemlore 1986 ; témoignage le plus précis, le cortège lumineux volant «à la vitesse d'un avion lors d'un défilé aérien » garde son mystère. Il pourrait fort bien s'agir de la chute d'un des 6000 objets divers qui orbitent dans la banlieue de la Terre, du boulon aux morceaux entiers de fusées, la plupart finissent en effet par retomber un jour ou l'autre. Selon les prévisions du NORAD l'organisme militaire qui surveille Nord du continent américain et les objets en orbite terrestre, les dates et les trajectoires de retombée de deux débris de fusées soviétiques pourraient correspondre. Disloqués par le lance- ment, les restes des fusées ayant servi en juin et en mars dernier à mettre sur orbite des satellites pourraient être à l'origine de ce feu d'artifice matinal Leurs retombées étaient prévues vers les 10 et 13 septembre, mais avec plusieurs jours d'incertitude. Mis sur des orbites erratiques après le lancement, les débris des lance- ments, ou les vieux satellites ralentis sent peu à peu leur course et rentrent à des vitesses élevées dans l'atmosphère, où ils se désintègrent et se consument à. la manière de météorites. « De telles chutes d'objets ont lieu. presque tous les jours à travers le monde, et une ou deux fois par an en France, et des morceaux allant jusqu'à. quelques centaines de grammes peuvent parvenir au sol », a expliqué hier Jean- Jacques Velasco, du GEPAN, le Grou pe d'étude des phénomènes aérospa- tiaux non-identifiés du CNES de Tou louse # « Il est pour l'instant difficile de se prononcer sur ce qui s'est passé mardi matin et il faudra recueillir les informa tions», explique-t-il. L'Association d'étude sur les soucoupes volantes (AESV) d'Aix-en-Provence, avance également l'hypothèse de la chute: «Le fait que l'on ait rien vu sur les radars français et la petite taille du phénomène lumineux militent pour la chute d'un satellite artificiel », estime Perry Petrakys, l'un des animateurs de cette association. : 22 A l'avenir les spécialistes français devraient être plus rapidement fixés sur les origines de tels phénomènes: le CNES met actuellement en place une cellule qui sera chargée de suivre de plus près les prévisions de rentrée des satellites dans l'atmosphère. Libération 24.09.86 p. 56