ANNIVERSAIRE A.D.R.U.P. : << Bizarre, vous avez dit bizarre ? >> Depuis dix ans, l'A.D.R.U.P. (1) se balade avec fascination dans les allées de l'Insolite, à la recherche de rencontres, si possible, pas comme les autres. Nous l'avons contactée à l'occasion de son 10⁰ anniversaire Ils sont une poignée en Côte- d'Or fascinés par l'insolite. Là où d'autres se boucheraient les yeux, fermeraient leurs oreilles, eux accourent, attirés par une observation inhabituelle, cons- tat étonnant - et pourquoi pas détonnant de quelque ren- contre pas comme les autres.* L'A.D.R.U.P. (1) depuis dix ans a fait bien le monde de l'insolite, de l'étrange. Passionnés Discrètement, mais régulière- ment, la jeune association sur tous les faits qui lui sont trans- mis et qu'elle juge intéressants, mène l'enquête. Avec souvent une patience de fourmi, elle re- monte fil à fil, pas à pas la trame d'un cas, d'une histoire, d'une expérience. Sans être sûre, au bout du compte, d'aboutir. Le vide ou de nouvelles interroga- tions, cela peut être aussi bien, l'un que l'autre, le résultat de plusieurs mois de patientes re- cherches. Les Dépêches Dimanche 6 Juillet 1986 Mais qu'importe, quand on aime, quand on a la foi, quand on veut en savoir plus, on s'attè- le. Sans décrocher, avant d'être arrivé à quelque chose. Pas besoin, non plus, d'être nombreux. L'association qui a son siège à Gevrey-Chambertin, chez Patrice Vachon, compte ses vrais actifs sur les doigts d'une seule main. Trente abon- nés reçoivent régulièrement la revue éditée tous les trois mois, Vimana 21 (2). Une centaine d'e- xemplaires au total est diffusée. C'est tout. Et c'est assez pour que chaque fois que quelque chose d'étrange se signale, l'as- sociation soit aussitôt contac- tée : « On ne sait d'ailleurs pas comment », s'étonne encore Jo- celyne Vachon, elle-même pas- sionnée et membre actif, « mais on réussit toujours à nous trou- ver ». Haut indice d'étrangeté Sans compter les cas « régu- liers » qui sont suivis, eux aussi, par l'association. Il y en a quel- ques-uns en Côte-d'Or, « nous connaissons trois contactés (par des éventuels extra-terrestres), dont un monsieur de 65 ans. Au total, depuis 1945, 250 cas dits « paranormaux » ont été examinés dans le département. Dont quelques-uns, en leur temps, n'ont pas manqué de dé- frayer la chronique locale pour leur « haut indice d'étrangeté ». Ce fut le cas de ce prêtre de Re- nève dans ces mêmes années de fin de guerre. Il affirmait avoir rencontré en al- lant à la cueillette aux champi- gnons, un petit homme de 17 centimètres de haut, au faciès de vieillard. On en parla même au niveau national. L'A.D.R.U.P., bien sûr, s'y est aussi intéres- sée. Sans se décourager, lente- ment, avec souvent beaucoup d'imagination pour relancer une piste défaillante, elle est arri- vée. Elle a fini par reconstituer les morceaux de cet incroyable puzzle qui avait fait faire à l'ec- clésiastique cette rencontre, croyait-il, au-delà du normal. Le petit homme en question, en fait, n'était qu'un singe, un ouis- titi pygmée, mascotte d'un régi- ment français de retour d'Afri- que en stationnement à Renève et qui s'était échappé le temps d'une balade. Rigueur avant tout Finis le rêve, la fantaisie, l'insoli- te. Le petit être venu d'ailleurs était tout ce qu'il y a de plus ter- rien. Le brave curé à qui l'association fit part, bien sûr, de la décou- verte, refusa pourtant, tout à trac, d'y croire. Difficile, c'est vrai, de voir s'effriter, sous ses yeux et de la plus terrienne des manières, un rêve, une aventure de toute façon incroyable !... L'A.D.R.U.P., par contre, ne fut pas déçue. Car si son vœu le plus cher, bien sûr, est de se pencher un jour sur un cas « extra », un vrai de vrais, ou mieux encore d'être témoin d'u- ne rencontre au-delà du réel, elle ne cultive pas pour autant le culte forcené de l'étrange. Elle veut simplement savoir ou dé- mystifier : « C'est ainsi que l'on gagne en crédibilité ». La rigueur est donc son souci majeur. Elle en a fait preuve dans le cas de Renève, pourtant complexe. Elle continue de la même façon, régulièrement, pour tous les cas qui lui sont transmis. Un local à Gevrey Elle a travaillé ainsi sur les tra- ces de Marliens et de Poncey- sur-l'Ignon, attribuées (peut- être), à des extra-terrestres. Le second n'a pas encore pu être expliqué. Elle s'est penchée aussi sur des phénomènes d'envoûtement, pour découvrir, au bout du compte, des exemples de su- percherie ou de tromperie. Le monde de l'étrange est suffi- samment fascinant pour y attirer bien des esprits rêveurs ou avi- des d'un extra-ordinaire capable d'enjoliver, parfois même en le dramatisant, un quotidien par trop banal. L'A.D.R.U.P. en est tout à fait consciente et ne se cache pas non plus de mettre en garde tous ceux qui se laisseraient trop facilement séduire par des pratiques ou rencontres inhabi- tuelles. Mais pour l'instant, ses préoccu- pations sont tout ce qu'il y a de bien terrestre. On fêtera cette dixième année d'existence qui tombe le 10 juillet prochain. Et puis on aimerait, bien, aussi, de la mairie, un petit geste, un local où exposer les nombreux docu- ments qui commencent, sérieu- sement, à prendre beaucoup de place. Ce serait bien pour tous les amateurs qui pourraient ain- Patrice Vachon si se pencher facilement sur des sujets qui les passionnent. Cela pourrait être aussi le plus agréa- ble des cadeaux d'anniversaire. La jeune association ne le méri- te-t-elle pas ? Elle qui sait si bien mettre en lumière les as- pects méconnus et d'autant plus fascinants de notre région... Anne-Marie KAISER (1) A.D.R.U.P.: Association dijonnai- se de recherches ufologiques et pa- rapsychologiques, 6, rue des Gé- meaux, 21220 Gevrey-Chambertin, téléphone 80.34.37.67. (2) Vimana signifie char aérien en sanscrit. L'A.D.R.U.P. recherche. - Toute personne susceptible de lui apporter des informations ou ayant appartenu au régiment C.T.A. 154, compagnie de Transport Autos, stationné à Re- nève au moulin de la Roye, au début de l'année 1945.