Des O.V.N.I. et des hommes 1.- Exclure Vénus Dans le monde entier, la question des mystérieux O.V.N.I. (objets volants non identifiés) a longtemps soulevé le scepticisme, amusé des milieux scientifiques et des autorités officielles. Il n'en est plus ainsi. Depuis quatre ans, la direction nationale de la gendarmerie adresse des directives à toutes ses brigades, leur demandant de procéder à une enquête très approfondie chaque fois qu'une observation leur semble sérieuse. M. Claude Poher, membre du Centre national d'études spatia- les, a procédé à une étude statistique des O.V.N.I. II a notamment constaté un parallélisme très net entre les observations françaises et celles effectuées à l'étranger: les courbes du nombre d'observa- tions établies en fonction des années, du mois et de l'heure ont le même aspect. Des rapports émanent de la gendarmerie, de l'armée de l'air, de personnalités scientifiques. Le phénomène est mondial. Et pris au sérieux. Mais à Dijon ? Depuis quelque temps, le cour- rier et les coups de téléphone abondent au journal. Des témoins, appartenant à un très large éven- tail de professions, sortent de l'a- nonymat. Redoutant d'être pris pour des dingos », des person- nes dignes de foi prennent contact avec la presse. Une observation qui reste igno- rée est un barreau manquant à la grande échelle qui mènera un jour à une meilleure compréhension du phénomène O.V.N.I. << Impossible de confondre >> C'est en pensant à cela, que M. Alain Rave, 36 ter, rue Colson à Dijon, s'est décidé, lui aussi à nous écrire, à la suite de plusieurs en- trefilets sur le passage d'O.V.N.I. dans le ciel côte-d'orien. * Je vous signale avoir vu, le mercredi 13, vers 22 h 30, une boule orangée survoler Dijon vers le quartier de la rue d'Auxonne. Cette boule, explique notre cor- respondant, avançait lentement, semblant flotter, de Longvic en direction de la zone Nord de Dijon. Quelques instants après son pas- sage (elle disparut derrière les immeubles), je vis deux avions à réaction venant vraisemblable- ment de décoller et volant bas, suivre exactement le même che- min que l'O.V.N.I., mais avec bruit cette fois. Impossible de confon- dre l'O.V.N.I. Alors, poursuit notre correspondant, qu'on ne vienne pas nous dire qu'à la base aérien- ne ils ne savent rien ou n'ont rien vu ni décelé, en voilà une belle preuve... ». M. Alain Rave avait d'ailleurs été témoin du même phénomène, le 16 décembre 1977. Une boule semblable survolait la cime des arbres des bois de Chevigny - Saint-Sauveur, en direction de Couternon. Il y a deux ans, deux boules orangées se poursuivaient au-dessus de Dijon, vers 19 heu- res, et de nombreux Dijonnais les avaient observées. « J'ai vu, seul ou le plus souvent avec témoins, dit encore M. Rave, pas mal de ces boules blanches ou orangées passant vite ou très len- tement ou stationnant même, s'é- teindre et se rallumer, et surtout un engin stationnant de nuit vers Arc-sur-Tille au-dessus d'une ferme avec émission de lumière anche par-dessus, des espèces de serpentins lumineux descen- dant jusqu'au sol. Nous étions quatre témoins ce jour-là » Au-dessus de Corcelles-les-Monts, à droite du relais hertzien, un gros point bas et lumineux: Vénus (Photo J.-P. Misset, de la Société astronomique de Bourgogne) D'après ces observations, M. Rave affirme qu'il existe un pas- sage constant du sud, plateau de Langres, Messigny, Arcelot, Gen- lis et presque toujours dans ce sens. Et notre correspondant termine ainsi : « Comme je ne suis ni poli- cier, ni gendarme, ce que je peux vous dire reste sujet à caution de ce fait, comme beaucoup de per- sonnes, on préfère ne rien vous raconter. Si j'habitais l'Amérique ou l'Australie, vous croiriez cela digne d'intérêt. Mais à Dijon, pen- sez donc ! ». Fidèles au rendez-vous G Ces derniers temps, les gen- darmes côte-d'oriens ont fait la planque », à la suite de témoigna- ges de plusieurs habitants d'un quartier dijonnais, celui de la Fon- taine-Sainte-Anne, entre le pla- teau de Chenôve et la route de Corcelles-les- Monts. Un objet lumineux avait été observé deux soirs de suite dans le ciel durant une quinzaine de minutes. Sans mettre en doute le sérieux et la franchise des témoins, il faut admettre que si l'œil est un obser- vateur fidèle, le cerveau prend parfois des libertés avec les infor- mations qu'il reçoit. Ce qui s'est passé le soir des 17 et 18 septem- bre n'avait rien d'une illusion col- lective, pas plus que d'un O.V.N.I. il s'agissait tout simplement de Vénus! (notre document, à droite et en bas du relais hertzien de Corcelles-les-Monts). On oublie que Vénus (qu'on appelle aussi Etoile du Berger ») est le troisième objet le plus bril- lant dans le ciel après le Soleil et la Lune. Comme derrière un mauvais verre, cette planète relativement basse sur l'horizon, jette des feux dans les basses couches de l'at- mosphère. Tournant autour du soleil, Vé- nus et une planète du soir durant six mois, et une planète du matin durant les six autres. Voilà qui est moins enthousias- mant qu'un astronaf venu d'un autre monde... Alain SCHNEIDER Prochain article: une étrange barre lumineuse.