Le mystère des "soucoupes" enfin éclairci? Les occupants des engins ne seraient ni des Martiens ni des Uraniens mais tout simplement des Russes C'EST DU MOINS CE QUI RESSORT DU TÉMOIGNAGE omme tous ses compatriotes une emarquable facilité à s'assimiler es dialectes étrangers. Mais il resta col. Bécause : 11 18 comprenait pas un traitre mot de tout ce que lui demandait son interlocuteur. D'UN HABITANT DE SAINT-REMY Saint-Remy (de nos envoyés). Enfin, un témoignage pré- cis, formel, étayé et circonstanclé à verser au volumineux dos- sier des soucoupes volantes .. Un homme a vu l'engin, il est passé tout près, à le frôler. Mieux, il a pu bavarder qu'on nous pardonne l'aimable eu- phémisme avec son occupant qui, le tenant en joue avec son revolver, lui a posé quelques questions. Comme nous som- mes loin du pacifique baiser donné au brave paysan corrézien par son anonyme et mystérieux visiteur ! B ågé de 40 ans, originaire de Slo- vaquie (ça se trouve vraiment bien puisqu'il parlait la langue du visi Leur) et qui, après avoir pas mal bourlingué à travers le monde et tiré une dizaine d'années à la Le rion Etrangère, s'est fixé à Saint- Remy depuis trois ans. Il eut une Inspiration de génie: se hasards à annoncer à celui- el qu'il connaissait le russe. Et voilà que son Martien » le colloqua dans cette langue qu'il connaissait parfaitement. A coup sûr, pensa Ujvari, Jal affaire à un Russe. » UN HOMME ETAIT LA La conversation fut brève : REVOLVER AU POING... Où suis-je, demanda l'incon- M. Ujvari (prononces Ouilleva-o? En Espagne ou en Italie ? Et voilà détruite du coup la lé-, aux enseignes des grands maga- rie) occupe avec sa femme et ses L'ex-légionnaire le détrompa, lul gende des Martlens, Uraniens et sins, et qui font partie de l'arse-cinq marmots une petite ferme précisant qu'il se trouvait à St- autres Saturniens qui, dégringo-nal classique soucoupien. isolée, au lieudit « Le Las », en Rémy, en France, Vosges, arron- lant des espaces sidéraux, s'en Une soucoupe ? Pour sûr, puis-bordure de la route pittoresque dissement de Saint-Dié. A comblen de la frontière al- viennent visiter avec une inquié- que notre témoin l'affirme avec qui mène de Saint-Remy à la val- lemande ?» demanda encore le tante fréquence la vieille pianète une inébranlable conviction, illée de Fraipertuis. quia nom Terre. Russe ». en eût une : Mais elle n'était pas L'anelen légionnaire travaille Icl, dans le cas qui nous inté- lumineuse. Et c'est là qu'est déjà aux établissements Derey, maté- resse, nous ne trouvons pas trace l'originalité de la chose. riaux de construction à Etival, où des trainées lumineuses ou fluo- i coule des parpings. rescentes qui semblent empruntées Dur métier. Il doit être sur son chantier à 3 h. du matin. Ujvari donna la précision de- mandée : à 100 kms du Rhin à vol d'oiseau. Mais relatons l'histoire telle que nous l'a confiée M. Louis Ujvari, Et c'est pour cette raison que Jeudi, à 2 h. 30, il quittait son logis pour se rendre sur son lieu de travail. Ist-ce une anticipation ? Certainement, mais voici l'image de la soucoupe qu'en fit M. UJVARI Louis à nos envoyés spéciaux « SUIS-JE EN ESPAGNE OU EN ITALIE ? > Un ordre bref, qu'il ne comprit nais qu'il sut traduire, le pas, clous sur place. « IL N'EST PAS 2 h. 30 MAIS 4 h. ! » 7 Après quol, l'inconnu s'enquit de l'heure. Après avoir roulé sur sa bicy- 2 h. 30 », lui fut-il précisé. C'est alors que l'homme, faisant clette sur quelques centaines de mètres, il dát mettre pled a terre: passer dans sa main gauche son Loujours son le chemin est en effet en vole de revolver et tenant réfection et la chaussée hérissée interlocuteur en Joue, fouilla dans d'un tapis de pierres ne se prête la poche intérieure de son blou- pas à la circulation sur un vélo. son et en tira une montre. Tu mens, dit-il rudement, I Il poussait done sa machine à la main, se tenant sur le côté du est 4 h. !> chemin, lorsqu'il aperçut, se dé- tachant dans la pénombre, une silhouette. Sans doute le Als de la lointai- ne Russie avait-il réglé sa montre A l'heure de Moscou... Une question encore : A comblen et dans quelle di- rection se trouve Marseille ? » du L'ouvrier crut comprendre L'ancien légionnaire Ujvari, qui a souventes fols affronté la mort moins qu'il s'agissait de l'antique de près, ne trembla pas et atten- Phocée, l'inconnu ayant approxi- mativement prononcé dit. Marsil- C'est alors que l'inoonnu s'a-la». vança vers lui, le tenant sous la Il fournit encore le renseigne- menace d'un revolver. ment avec précision. Là s'arréta l'entretien. La rencontre était singulière et Imprévue... UNE SOUCOUPE ETAIT POSEE SUR LA ROUTE ! UN LANGAGE INCONNU Dirigrant toujours son arme sur Va, maintenant ! > notre homme, le mystérieux noc- Ujvari s'exécuta. Suivi de son tambule, dont les intentions ne garde du corps qui le tenait tou- paraissalent pas autrement pacifi-jours en respect, Il avança sur la ques, s'adressa à lui dans un lan- route. gage absolument Inconnu. Ujva- Et voici qu'il comprit enfin son ri. nous l'avons dit, a bourlingué invraisemblable, son extraordinal- sous toutes les latitudes. Il prati- re aventure: il aperçut une sou- que pas mal de langues, possèdant coupe, une de ces fameuses et un Louis UJVARI: Pensez, il me tenait en joue comme ça.... mystérieuses soucoupes volantes, Quelques secondes plus tard, le dont on parle tant dans les jour- témoin de l'effarante scène enten-p naux ! L'engin, haut de 1 m, 60 dit un bruit de moteur, plus exac- environ et d'un diamètre de trols tement un sifflement qui s'ampli- mètres, était posé sur la chaus-fait. Et il vit la soucoupe s'élever sée. lentement à la verticale, tel Jusqu'alors, dans l'obscurité, 11 hélicoptère. A une dizaine de mè- avait cru reconnaitre la silhouette tres au-dessus du sol, l'engin vira, d'une auto ou d'une camionnette... accéléra sa vitesse et disparut, cap sur Saint-Dié. Le pilote avait alors éteint le phare et la soucoupe ne laissalt absolument aucune trainée lumi- Ujvari vit l'étrange « touple. disparaitre, après l'avoir suivie des yeux pendant une demi-minute. DEUX ASSIETTES neuse. PAS DE TRACES Il retourna sur ses pas et, à la lueur de son briquet, tenta de re- trouver sur la chaussée des traces de l'engin à l'endroit où il s'était posé. Mais il ne devait rien découvrir. La soucoupe n'avait laissé aucune UN HOMME DE TAILLE MOYENNE PORTANT UN BLOUSON ACCOLEES ET UNE COUPOLE PAR-DESSUS Notre homme, pas encore revenu de sa surprise, passa tout près de la soucoupe qu'il frôla. Il eut bien la tentation de s'arrêter, de tou- cher l'engin, de couleur gris foncé autant qu'il put en juger. Mais il sentait le canon du revolver près de ses épaules. Il poursuivit. Il avait eu le temps de fixer dans sa mémoire la forme exacte de la soucoupe : deux énormes assiettes accolées et, fixée sur la marque Imprimée sur le sol. partie supérieure, une coupole de laquelle sortait une sorte d'anten- ne se terminant par des alletten en forme de tire-bouchon. Je dépassais la coupole de la tête », a pu nous préciser M. UJ- vari. De son mystérieux Yvan, l'ex- la légionnaire a pu camper sl- lhouette suivante : un homme d'une taille de 1 m. 65, de forte corpulence, portant un pantalon de tolle, un blouson à col large- Poussant son vélo à la main, ment ouvert, fourré de peau, un l'anclen légionnaire, toujours es-bonnet du genre passe-montagne corté de inconnu. parcourut une em drap et des souliers dont les trentaine de mètres. semelles sonnalent sur les pierres de la chaussér." « Et maintenant, adieu ! » L'occupant de la soucoupe, nan- des renseignements qu'il avait sollicités, brusqua l'instant de la séparation. L'AUTORITE ALERTEE Louis Ujvari enfourcha son vélo et détala. « ET MAINTENANT ADIEU » Mais il s'arrêta à hauteur de la première maison, après avoir rou- lé sur environ 200 mètres. Allait-ll alerter les villageols ? Prévenir le maire ? Ujvari ft naturellement part à travail, dès ses compagnons de son arrivée sur le chantier, de son incroyable aventure. Il fut traité de farceur par les uns, de visionnaire par les autres. Mais II mit tant de conviction à narrer par le menu les détails de la scène qu'll venait de vivre, LA SOUCOUPE S'ENLEVE que les sceptiques se laissèrent A LA VERTICALE ébranler. Ce n'est pourtant qu'hler que le Il n'en eut pas le temps. Un maire de Saint-Rémy, M. Armand phare venait de s'allumer à la Cunin, eut vent de l'affaire qui surface de la coupole, projetant s'ébruita. son faisceau lumineux à la verli- oale. Les gendarmes de Raon-l'Etape furent prévenus et vinrent enquè- 5565 ждарокръв La Liberté de L'Est ac- ter sur place. Peu après, le com- missaire des Renseignements Ge- néraux d'Epinal, M. Moleur, compagné de deux inspecteurs, ve- nait à son tour interroger Ujvarl. Celul-cl refit très fidèlement le récit de son aventure nocturne, mimant les gestes de l'occupant de la soucoupe. Illumins ou plaisantin ? Ou alors témoin et acteur d'une véridique et authentique, autant qu'incroyable aventure qui jette- rait une lumière nouvelle sur l'o- rigine de ces mystérieux engins qui semblent sillonner le ciel ? Disons-le : l'anclen légionnaire ne passe pas pour être un vision- naire. Il a les pieds sur terre et ses déclarations ont été accueillies avec un certain crédit dans les milieux des enquêteurs. D'aucuns penseront qu'il a pu à son alse inventer cette histoire, Le détail du décolage, des horai- res des deux montres ne manque pas de frapper. Il vient en tout cas apporter une vraisemblance au récit d'Ujvarl... A moins que ce dernier n'alt utilisé pour authen- tifler son récit sa connaissance de l'existence des fuseaux horaires. ENGIN A REACTION NUCLEAIRE ? En tout état de cause, on s'in- téresse vivement à l'affaire dans les milleux officiels. Si l'ancien légionnaire a dit vrai, la fable des aéronefs et autres ci- gares voguant dans les espaces Intersidéraux aurait vécu. Les soucoupes ne seralent en dé- finitive que des engins basés sur notre vieille planète et ne quittant pas son ciel. Leur existence semblerait dé- montrer que la propulsion par réacleur dispose d'une source d'é- nergie autre que le carburant jus- qu'alors utilisé, mais bien plutôt d'une énergie d'origine nucléaire. Jean THERNIER.