La Serté du La clef psychologique du mystère Norbihan в ословие 1954 des soucoupes volantes Se rendant de Floride an Teras, le pilote d'un B-29 découvre subitement sur l'écran-radar de son appareil plusieurs petits points mobiles dont il estime la vitesse réelle à environ 15.000 kms par heure. Soudain surgit d'un coin de l'écran une tache plus grosse. Les points foncent aussitôt sur l'objet, s'y incorporent et le tout disparait en moins de deur. Un major américain, grand spécialiste de la soucouponnerie et auteur d'un bestseller en la matière, conclut gaillardement que l'incident constitue une preuve absolue qu'un vais- scau inlerplanétaire avait envoy des redettes reconnaitre le B-29 et qu'il les a rassemblées devant le danger menacant, comme une sarigue re- pend ses petits ». Pas question d'altribuer l'incident à qurique phénomène inconnu de natu- re meteorologique ou astromoique. * Il y a exactement deux ans. j'ai si- anele le fait qu'on a observé et décrit des soucoupes rolantcs bien avant 1917 Depuis, des centaines de cas historiques, en tous points compara- bles aur observations récentes ont été erhumés des archives mondiales des eles ecoulés par de patients cher- cheurs. Eh bien ne croyez pas que devant ces anteriorić! és sérieuses les sourou- pistes se soient résignés à admettre la nature terrestre. météorologique Ou astronomique du phénomène. Ces faits is conduisent plutôt à une conclu- sun d'évidence: à savoir que la Ter- e des de tres nombreuses années olsos par les halatants haute- ment plisés d'un autre monde. On raste stupefait devant de pareilles Gneries. Certes, ce ne serait pas scientifique non plus que de vouloir écarter d'em- blée l'hypothèse de l'existence des Mar- . tiens qui errent dans l'espace avec des intentions plus ou moins catholi- ques, mais souvenons-nous que rien, absolument rien, ne justifie l'exacti- par Fernand CRIQUI ECRIVAIN SCIENTIFIQUE PROFESSIONNEL tude d'une telle hypothèse et que les particularités alléguées en faveur d'un comportement intelligent des soucou- pes volantes trouvent leur explica- tion dans des phénomènes naturels très variés illusions d'optique, groupe d'oisean.c. ballons-sondes, globes de feu, météores. mirages atmosphéri- ques, armes nouvelles, etc...) car les soucoupes volantes ne constituent pas un, mais cent phénomènes divers. * On peut justement s'étonner qu'un public qui se veut averti, préte com- l'oreille aux niaiscries plaisamment les plus absurdes et se laisse berner par des mystificateurs maladroits ou criminellement cyniques. Il parait évi- dent que ce n'est pas, chez les per- sonnes éclairées, une naine crcdulité qui les conduit à l'acceptation pure et simple des bobards montés par des imposteurs ou par des personnes qui sont dupes de leurs propres illusions. ♦ SUITE PAGE 10 SUITE DE LA 1" PAGE Un ou plusieurs autres facteurs psy- chologiques doivent être à l'octure et nous tâcherons d'en dégager l'essen- tiel. On sait depuis longtemps que cer- tains éléments psychologiques, com- me l'émotion, la frayeur, le parti-pris influent défare ablement sur l'objec- tivité d'une observation. Les psycho- logues savent, de plus, que l'observa- teur moyen montre la tendance à remplacer les imprécisions de son ob- servation (notamment s'il s'agit d'un phénomène fugitif et de nature incon- nue) par des associations d'idées tou- tes prétes qui sommeillent dans son subconscient. Les folies mystiques (souvent collec- tives) du Moyen-Age illustrent bien ces faits. A cette époque on découvrit dans le ciel autant de démons que nous y voyons actuellement de soucou- pes volantes. En réalité il s'agit, dans les deux cas, du même phénomène: naturel. Si nous voyons, de nos jours, des soucoupes volantes à la place des démons, c'est uniquement que, d'une part, la possibilité de l'existence d'au- tres mondes habités que nous laisse entrevoir l'astronomie moderne et, d'autre part, le développement sensa- tionnel de l'aéronautique travaillent notre esprit et notre subconscient à un plus haut point que le mysticisme religieux. Toutes réflexions faites. la soucou- pomanie moderne n'est autre chose qu'une forme de la superstition, dbu- blée d'une sorte de psuchose collecti- ve comparable au tarentisme du XV* siècle. Reste à savoir pourquoi l'homme éclairé préfère souvent accepter des hypotheses invraisemblables. plutôt que d'adopter une attitude critique en attendant une meilleure connaissan- ce des phénomènes en cause. A dire vrai, le malaise qui nous prend en présence d'un probleme ir- résolu ne stimule pas forcément notre désir d'une investigation objective, mais nous contraint plus souvent à adopter une solution immédiate. Com- me, d'autre part, aucune restriction n'est imposée à notre fantaisie dans le choir de cette solution, nous suc- combons facilement à la tentation de puiser les éléments dans le patrimoi- ne de notre subconscient et nous en profitons pour ertérturiser certaines aspirations refoulées que les réalités du milieu social dans lequel nous vi- Pons, ont tenues sour leur domina- tion. Des Martiens ou des Vénusiens plus évolués que nous ! Ils vont peut-être nous apporter sur un plateau (plus exactement sur une soucoupe) la so- lution des difficultés d'ordre social et international que nous sommes inca- pables de résoudre. Et c'est ainsi que les soucoupistes se réfugient dans une sorte de para- dis artificiel (on goute leurs raisons D DOUT se dédommager des déceptions que leur réserve celle rallée de mi- sire. La réaction est du reste tout à fait classique. C'est celle de la pe- tite bonne qui, par le moyen d'une lit- térature à ril pric. trempe son âme, le soir anrès avoir nettoyé toutes les écuries d'Augias, dans le soleil l'amour et la richesse éternels de Tahiti. Le soucoupiste, lui, se méfie, à jus- te titre, du paradis polynésien, d'ail- leurs trop proche des lieux de prédi- lection pour expériences atomiques. Il se réfugie sur Mars ou sur Vénus qui restent, du moins pour un bout de temps encore, inacessibles aux désil- lusions terrestres. Voilà donc pourquoi la thèse des volantes soucoupes n'est critiquéc qu'avec mollesse. Tout de même, direz-vous, pourquoi alors les hommes sensées du Pentago- ne ne s'opposent-ils pas, par une vas- te campagne de presse par exemple, à cette espèce de toxicomanie psy- chique qui s'empare des peuples ? Eh bien essayez donc de frustrer la pe- tite bonne de son paradis polynésien, vous verrez ce qui vous arrivera. Du même coup vous ferez d'un petit an- ge une mégère, une récalcitrante, une révoltée. Ceci étant dit à qui l'entend.